La migration saisonnière des Mayas du Yucatan au Canada: la dialectique de la mobilité
Parution: 29 mars 2016
- Collection:
-
Nb. de pages:
298
Il est intéressant de se pencher sur le point d’origine de ces travailleurs migrants, pour souligner la sin-gularité de leur expérience et comprendre cette mobilité transnationale qui comporte une grande charge émotionnelle.
Description
Marie France Labrecque est finaliste pour le Prix du Canada 2017 en sciences humaines et sociales
Chaque année depuis les années 1970, des travailleurs mexicains se déploient dans les régions rurales du Canada pour participer aux travaux agricoles que la main-d’œuvre canadienne ne peut apparemment réaliser. Ces travailleurs participent à l’économie canadienne dans le cadre du Programme des travailleurs agricoles saisonniers, le PTAS. Pendant des années, les États du centre du Mexique ont constitué le réservoir privilégié de la main-d’œuvre. Au début des années 2000 toutefois, ce bassin s’est étendu au reste du Mexique pour englober à peu près tous les États. La présente étude s’est déroulée dans l’un de ces États, le Yucatán, situé au sud-est du pays. Une grande partie de la population de cette partie du pays est autochtone et encore intimement liée aux activités agricoles même si celles-ci connaissent un recul important au profit des activités du secteur des services, principalement le tourisme. Le PTAS dans cet État ne touche qu’un très faible pourcentage d’individus par rapport à l’ensemble des Mexicains qui y participent. Il est toutefois intéressant, à la lumière des nombreuses études portant sur ce programme, surtout au point de destination, soit au Canada, de se pencher sur le point d’origine de ces travailleurs pour souligner, à travers leurs propos, la singularité de leur expérience de la mobilité transnationale; une expérience qui comporte une grande charge émotionnelle. Certes, le programme ne touche qu’un pourcentage encore plus infime de femmes mexicaines; j’ai néanmoins tenu à ce que le genre, au même titre que la classe ou la « race », soit central à l’approche proposée dans cette étude en m’intéressant entre autres et également aux quelques femmes recrutées au Yucatán, mais surtout aux conjointes des travailleurs. Cette étude s’appuie sur une recherche de terrain menée en 2012 dans une perspective d’économie politique tenant compte des apports des féministes sur la migration en Amérique latine de même que des nombreuses recherches menées par des collègues tant du Mexique que du Canada sur le sujet.
Chaque année depuis les années 1970, des travailleurs mexicains se déploient dans les régions rurales du Canada pour participer aux travaux agricoles que la main-d’œuvre canadienne ne peut apparemment réaliser. Ces travailleurs participent à l’économie canadienne dans le cadre du Programme des travailleurs agricoles saisonniers, le PTAS. Pendant des années, les États du centre du Mexique ont constitué le réservoir privilégié de la main-d’œuvre. Au début des années 2000 toutefois, ce bassin s’est étendu au reste du Mexique pour englober à peu près tous les États. La présente étude s’est déroulée dans l’un de ces États, le Yucatán, situé au sud-est du pays. Une grande partie de la population de cette partie du pays est autochtone et encore intimement liée aux activités agricoles même si celles-ci connaissent un recul important au profit des activités du secteur des services, principalement le tourisme. Le PTAS dans cet État ne touche qu’un très faible pourcentage d’individus par rapport à l’ensemble des Mexicains qui y participent. Il est toutefois intéressant, à la lumière des nombreuses études portant sur ce programme, surtout au point de destination, soit au Canada, de se pencher sur le point d’origine de ces travailleurs pour souligner, à travers leurs propos, la singularité de leur expérience de la mobilité transnationale; une expérience qui comporte une grande charge émotionnelle. Certes, le programme ne touche qu’un pourcentage encore plus infime de femmes mexicaines; j’ai néanmoins tenu à ce que le genre, au même titre que la classe ou la « race », soit central à l’approche proposée dans cette étude en m’intéressant entre autres et également aux quelques femmes recrutées au Yucatán, mais surtout aux conjointes des travailleurs. Cette étude s’appuie sur une recherche de terrain menée en 2012 dans une perspective d’économie politique tenant compte des apports des féministes sur la migration en Amérique latine de même que des nombreuses recherches menées par des collègues tant du Mexique que du Canada sur le sujet.
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