Après avoir connu ses heures de gloire, l’art d’église dans les paroisses catholiques du Québec est en mutation, et il n’est pas facile d’en cerner la dynamique. Une approche méthodique s’avère nécessaire pour situer le problème dans sa juste perspective. Nous avons eu recours, pour nous faire une idée assez juste de la situation actuelle, à trois sources principales : l’histoire des comités d’art sacré des diocèses catholiques de Québec et de Montréal, témoins privilégiés de l’évolution des conceptions de l’art d’église dans leurs paroisses depuis le concile Vatican II ; la recension de pratiques nouvelles dans quelques églises ; et l’inventaire des constructions et des réaménagements partiels d’églises paroissiales dans quatre diocèses, dont les trois plus populeux de la province soit Montréal, Québec, Saint-Jean-Longueuil, et Sherbrooke.
Lorsque l’on connaît la capacité d’acculturation de l’art d’église à travers les âges, ses mutations actuelles au Québec apparaissent moins dramatiques. Malgré la baisse marquée des commandes ecclésiastiques dans les années qui ont suivi le concile, l’art d’église dans les paroisses catholiques du Québec est appelé à évoluer de manière inédite.