Au pays des peaux de chagrin. Occupation et exploitation territoriales à Kitchisakik (Grand-Lac-Victoria) au XXe siècle
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Nb. de pages:
272
Description
Dans le roman La peau de chagrin, de Balzac, un jeune homme possède une peau magique réalisant les souhaits qu'il formule, mais chaque désir s'accomplit au prix de son rétrécissement. Au pays des peaux de chagrin présente l'histoire vraie d'une petite communauté de l'Abitibi-Témiscamingue, celle des Algonquins de Kitcisakik, qui voient leur territoire se réduire sous la pression des colonisateurs.
Au cours du XXe siècle, les bûcherons montent vers le Nord et les feux de forêt se multiplient dans l'Outaouais supérieur. Le chemin de fer atteint l'Abitibi en 1912, transportant de nouveaux arrivants qui s'approprient de plus en plus de terres. À l'expansion de l'agriculture s'ajoutent les mines, les trappeurs non autochtones, les barrages et les inondations. Puis, avec l'ouverture d'une route carrossable en 1939, arrivent les touristes… protégés de la vue des Indiens par des législations racistes!
Devant l'ampleur des invasions, les Algonquins doivent modifier leur mode de production et adapter leur gestion du territoire. Les nombreuses questions soulevées par ces problèmes sont abordées à l'échelle des sociétés amérindiennes du Subarctique et des communautés voisines de Kitcisakik. Puis, en décrivant la transmission familiale des terrains de chasse, les auteurs exposent les principales stratégies d'exploitation territoriale adoptées par les familles de Kitcisakik durant le XXe siècle.
Fidèle à son passé et forcée à s'adapter aux exigences de la modernité, la communauté de Kitcisakik cherche aujourd'ui les voies de son développement. Mais comment comprendre son intérêt pour le territoire et comment interpréter sa vision de l'avenir sans s'interroger sur son expérience historique du siècle précédent? Ce livre s'adresse à tous ceux qui voudront mieux connaître cette histoire. Il cherche aussi à attirer l'attention sur la cécité qui caractérise encore et toujours le rapport que la société dominante entretient avec la nature.