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C’est la misère qui juge le monde

Discipline: Sociologie
Parution: 04 septembre 2001
  • Nb. de pages:
    478

Description

Celui qui veut comprendre la doctrine du droit naturel classique, telle que l'expose Thomas, doit se reporter à deux textes clefs. Le premier, comparant la loi nouvelle et la loi naturelle, part de l'objection suivante : " La loi nouvelle est d'une efficacité plus grande que la loi de nature. Or la loi de la grâce est effacée par le péché. Donc à plus forte raison, la loi de nature peut-elle être supprimée ". Sa réponse mérite beaucoup d'attention : " Encore que la grâce soit d'une efficacité plus grande que la nature, celle-ci est cependant plus essentielle à l'homme, et partant, plus durable ". (Ia IIae, q. 94, a. 6, obj. et rép. 2) Le second est, pour ainsi dire, une reprise du premier, sauf qu'il s'en tient à la seule nature : " Si on prend l'expression de droit naturel en son sens le plus strict, on n'appellera pas droit naturel ce qui concerne uniquement les hommes, lors même que cela serait dicté par la raison naturelle. On réservera ce nom à ce que dicte la raison naturelle touchant ce qui est commun à l'homme et aux autres animaux. On aboutit alors à la définition déjà donnée : le droit naturel est ce que la nature a appris à tous les animaux ". (Suppl., q. 65, a. 1, rép. 4) Cet enseignement de la nature renvoie donc aux inclinations naturelles à l'autoconservation et à la conservation de l'espèce inscrites dans les animaux, la personne humaine incluse. Telle est la matière du droit naturel " pris au sens le plus strict ", selon Thomas. Quand le droit porte sur les autres inclinations qui, étant rationnelles, sont inscrites dans les êtres humains seulement, il prend une allure beaucoup plus noble. Toutefois, c'est là une noblesse bien précaire, si un tel droit ne se soucie pas de sa dépendance à l'égard du droit naturel " pris au sens le plus strict " dont la matière moins noble est plus fondamentale, plus nécessaire et plus essentielle.
Quand les droits fondamentaux sont oubliés, c'est la première forme de dignité de la personne humaine qui est touchée. C'est là que loge la misère. La doctrine classique du droit naturel, telle que l'expose Thomas, est marquée d'une préférence pour les pauvres qui choque tous ceux qui, en Occident, ne comprennent pas que " c'est la misère qui juge le monde ".

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