Est-ce que la religion nuit ou collabore au développement social ? L’action philanthropique s’inscrit-elle dans une continuité des initiatives de l’État-providence ou encore s’y oppose-t-elle ? Les études du développement, ainsi que des organisations internationales ont depuis plusieurs décennies négligé de reconnaître la contribution des organisations religieuses au développement. L’auteur s’engage à participer à cette réflexion en étudiant le rôle de la Fondation Dhammakaya, de la Santi Asoke et finalement de la communauté de la moniale Dhammananda en Thaïlande. Il s’agit de comprendre la façon dont ces trois organisations bouddhiques parviennent à faire la promotion de leur expertise dans un environnement où l’orthodoxie religieuse est dominée par un bouddhisme d’État. Parallèlement, le royaume est aux prises avec deux visions différentes du rôle que devrait jouer l’État dans la redistribution sociale, d’un côté une perspective universaliste et, de l’autre, une conception minimaliste, axée sur la charité. La solidarité sociale et la philanthropie deviennent ainsi un enjeu politique de taille au pays.