À l'image de la découverte de l'Amérique, bien qu'à une échelle infiniment plus modeste, cette recherche sur le premier livre de plantes du Canada nous plonge dans une aventure extraordinaire. Cette exploration dans le passé nous conduit vers des rivages peu fréquentés, du moins au Canada, et révèle des espaces de science et de sensibilité envers la nature en pleine effervescence et en profonde mutation en ce début du XVIIe siècle. Ce travail de reconnaissance approfondie des contrées nouvelles d'Amérique ramène à l'échelle humaine l'apport du Nouveau Monde à l'Ancien Monde et montre l'importance du labeur quotidien de gens demeurés dans un anonymat quasi absolu. Pourtant, animées par la passion de savoir et d'agir, ces personnes ont présidé, dans une démarche imparfaitement consciente, à l'émergence d'une discipline nouvelle, la botanique. Par leurs réseaux de relations, amicales ou concurrentes, familiales ou professionnelles, elles ont contribué à l'instauration de nouveaux rapports à la nature.
Jacques Mathieu enseigne l'histoire à l'Université Laval. Ses recherches ont touché une grande variété de thématiques. Spécialiste de la Nouvelle-France et des mémoires collectives, il a mené plusieurs travaux en collaboration avec des chercheurs de différentes disciplines, en particulier avec des archivistes, des archéologues, des ethnologues, des géographes et des muséologues, à l'intérieur comme à l'extérieur de l'institution universitaire.