Lucette au maintien à domicile est le récit d’une auxiliaire familiale et sociale qui a œuvré 38 ans en CLSC. Il constitue la phase exploratoire d’un projet plus large visant à faire connaître et reconnaître la pratique en soutien à domicile (SAD) dans le secteur de la santé. Pourquoi Lucette a-t-elle choisi de faire ce métier ? Comment perçoit-elle son travail et son apport au maintien à domicile de personnes en situation d’incapacité ? Pourquoi considère-t-elle qu’elle exerce « le plus beau métier du monde » ? Ce livre, écrit en collaboration avec deux personnages (Autonome S’démène, une femme qui a pris soin de son conjoint et Ange-Aimé Va-De-Bon-Cœur, une intervenante), donne la parole à Lucette, mais aussi à des acteurs en SAD qui ont analysé son récit. Comment ces derniers perçoivent-ils la trajectoire professionnelle de Lucette ? Son parcours est-il exemplaire ? Quel regard portent-ils sur son humanisme de « combat » ? Partagent-ils son analyse du système de santé ? De ce questionnement ressortent des « données parlantes », qui expriment à la fois les vertus et les maux de la pratique en SAD. Souvent dérangeantes, ces données parlantes portent toutefois l’espoir que le pendule du temps ramène les consciences à l’échelle de l’être humain. Comme l’humain ne semble plus avoir sa place dans le système de santé, cet espoir est-il vain ? L’espoir sera permis si émerge une prise de conscience collective pour défendre les valeurs humaines et de solidarité en vue d’apporter, notamment, un changement de philosophie dans la gestion des services publics. Un tel changement pourrait d’autant plus être notable s’il repose sur le savoir expérientiel disponible et, par conséquent, s’il soutient l’adoption des meilleures pratiques en regard de la qualité des services en SAD. L’enjeu est que l’intelligence relationnelle soit au cœur de la pratique et permette la rencontre des humanitudes. Sans ce principe d’intérêt humain dans la relation de soins, il est difficile d’envisager la réussite du projet de société pour lequel nous sommes tous conviés, à savoir : vivre chez soi, dans sa communauté, le plus longtemps possible.