Sait-on que les personnes libres de couleur formaient une classe à part dans La Nouvelle-Orléans du XIXe siècle ? Elles avaient leur rôle à jouer et leur mot à dire à l'élite cultivée à laquelle elles se rattachaient par leur origine souvent métissée et leur éducation raffinée. Michel Séligny est un de ces hommes libres de couleur que leur admiration pour la littérature française, en particulier romantique, a poussés à tremper la plume dans l'encrier. Ses nouvelles et récits sont variés, parfois très courts, parfois plus longs et même amusants à l'occasion. Il excelle à dépeindre l'atmosphère de la Louisiane au siècle dernier, avec un luxe de précisions concernant la faune et la flore qui en font le maître d'un vocabulaire extraordinairement riche et bien méconnu à l'heure actuelle.
L'édition critique très légère n'enlève rien de sa fraîcheur à un texte d'une belle venue ; les lecteurs curieux pourront, grâce à l'introduction, trouver réponse à quelques questions d'ordre socioculturel ou littéraire.