Par-delà la diversité des pratiques qui, de nos jours, non seulement mettent le corps en vedette mais traduisent aussi une certaine soumission à son endroit, il y a sans doute quelque chose qui les oriente a priori, et dont la mise à nu serait utile pour mieux saisir les transformations des sociétés occidentales contemporaines. Le corporéisme actuel fait partie de ce quelque chose. Mais de quoi s’agit-il ? D’une quête, d’une mode, d’une sensibilité nouvelle, d’un conditionnement ? Peut-être tout cela à la fois, mais surtout, aussi, le signe d’une invagination dans la définition-de-soi-du-Sujet ou, si l’on préfère, d’un détournement de l’identité individuelle.
Ce petit ouvrage, préliminaire à une étude sociologique du culte du corps, explore la métaphysique du corporéisme, dont on retrouve, déjà, dans les écrits sexologiques de Wilhelm Reich, la formulation achevée. L’énoncé théorique du rapport post-moderne Sujet/corps se retrouve dans le reichisme. Nous verrons donc ici, primo motu, qui est le docteur Reich et ce qu’il a compris.