La sociologie compréhensive
Parution: 15 novembre 2005
- Dirigé par :
- Collection:
-
Nb. de pages:
176
Description
Sous la direction de Denis Jeffrey et Michel Maffesoli
Le rôle du sociologue est sans doute moins de dire le vrai que de trouver les images et les mots dans lesquels chacun puisse se reconnaître. Pour relever le défi d’approcher la vie collective dans son rythme incessant, les grilles traditionnelles ne suffisent plus. Une intelligence sensible à la vie sociale du coin de la rue refuse d’emblée les réductions méthodologiques induites par les postulats de la causalité linéaire du scientisme moderne. Il peut être utile de dénombrer les passants d’un trottoir à une heure médiane de la journée. Mais cela nous apprend bien peu de choses sur les trajectoires de tous et chacun qui y circulent. Une animation de coin de rue tient lieu, sous une forme paroxystique, de point de chute du vitalisme social. Ce sont des espaces attractifs, du temps condensé comme le dit si bien Michel Maffesoli, qui attirent quotidiennement les gens parce qu’ils ont l’impression de participer à une expérience esthétique de la vie. On y vient parce qu’on se sent bien parmi la foule des passants. L’étude de l’agitation évanescente d’un coin de rue est un exemple commun parmi tant d’autres qui montre bien ce qui intéresse une sociologie compréhensive.
Comprendre, cela consiste d’abord, pour le sociologue, à aiguiser ses sens. Plusieurs chercheurs rappellent l’antique méfiance à l’égard du sensoriel, du sensible si l’on préfère. Pourtant, le travail premier du sociologue donne lieu à une rencontre avec des sujets qu’il ne saurait réduire à quelques outils de mesure. Cela n’exclut pas le choc de deux sensibilités : l’une animée d’un désir de savoir et l’autre disposée à témoigner de sa réalité. En fait, le sociologue reconnaît en l’autre un sujet dont la parole n’est pas insignifiante et mérite d’être rapportée. Quand on rencontre autrui sur son terrain de travail, on est avant tout auditeur et le sociologue accorde à l’autre la possibilité d’être entendu dans sa différence. Il est celui, notamment, qui tend à rendre possible, chez l’autre, l’élucidation de ses conditions d’existence, dans les contraintes et les désirs qui lui sont propres.
Ce livre réunit treize chercheurs attachés à faire connaître la sociologie compréhensive : Michel Maffesoli, Patrick Watier, Marcel Bolle de Bal, Franco Crespi, Patrick Tacussel, Fabio D’Andrea, Henning Bech, Franco Ferrarotti, Christias Panagiotis, Paolo Fabbri, Carlo Mongardini, Pierre Le Quéau et Denis Jeffrey.
Le rôle du sociologue est sans doute moins de dire le vrai que de trouver les images et les mots dans lesquels chacun puisse se reconnaître. Pour relever le défi d’approcher la vie collective dans son rythme incessant, les grilles traditionnelles ne suffisent plus. Une intelligence sensible à la vie sociale du coin de la rue refuse d’emblée les réductions méthodologiques induites par les postulats de la causalité linéaire du scientisme moderne. Il peut être utile de dénombrer les passants d’un trottoir à une heure médiane de la journée. Mais cela nous apprend bien peu de choses sur les trajectoires de tous et chacun qui y circulent. Une animation de coin de rue tient lieu, sous une forme paroxystique, de point de chute du vitalisme social. Ce sont des espaces attractifs, du temps condensé comme le dit si bien Michel Maffesoli, qui attirent quotidiennement les gens parce qu’ils ont l’impression de participer à une expérience esthétique de la vie. On y vient parce qu’on se sent bien parmi la foule des passants. L’étude de l’agitation évanescente d’un coin de rue est un exemple commun parmi tant d’autres qui montre bien ce qui intéresse une sociologie compréhensive.
Comprendre, cela consiste d’abord, pour le sociologue, à aiguiser ses sens. Plusieurs chercheurs rappellent l’antique méfiance à l’égard du sensoriel, du sensible si l’on préfère. Pourtant, le travail premier du sociologue donne lieu à une rencontre avec des sujets qu’il ne saurait réduire à quelques outils de mesure. Cela n’exclut pas le choc de deux sensibilités : l’une animée d’un désir de savoir et l’autre disposée à témoigner de sa réalité. En fait, le sociologue reconnaît en l’autre un sujet dont la parole n’est pas insignifiante et mérite d’être rapportée. Quand on rencontre autrui sur son terrain de travail, on est avant tout auditeur et le sociologue accorde à l’autre la possibilité d’être entendu dans sa différence. Il est celui, notamment, qui tend à rendre possible, chez l’autre, l’élucidation de ses conditions d’existence, dans les contraintes et les désirs qui lui sont propres.
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