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Les langues africaines à l’ère du numérique. Défis et opportunités de l’informatisation des langues autochtones

Disciplines: Sociologie, Communications
Parution: 03 août 2011
  • Nb. de pages:
    218

Description

Parmi les effets potentiellement dévastateurs de la mondialisation, l’unification linguistique – sans parler de l’anglicisation – des sociétés et des cultures a souvent été considérée comme le plus dangereux. Si dangereux, en fait, que des sommets internationaux sur la diversité culturelle et linguistique ont été organisés et que des efforts considérables ont été faits pour mettre un frein à l’homogénéisation culturelle. Par ailleurs, les tensions qui règnent dans le monde depuis septembre 2001 ont rappelé aux décideurs et aux organisations internationales la nécessité de connaître et de maîtriser les langues des autres afin de mieux les comprendre et de mieux se protéger.
En tant qu’instruments utilisant les langues et en tant qu’outils de traitement et de représentation du langage, les technologies de l’information et de la communication (TIC) facilitent cette interaction. Bien que les principales langues du monde soient maintenant bien couvertes par les TIC, il reste des milliers de langues dans lesquelles il est impossible d’envoyer un courriel ou de lire un site Internet. Certaines langues n’ont pas encore de caractères normalisés, tandis que d’autres ont deux ou trois groupes de caractères : l’un utilisant l’alphabet local, l’autre utilisant l’alphabet d’une langue étrangère auparavant dominante et le troisième utilisant souvent l’alphabet latin.
Lorsque les TIC ne sont pas disponibles dans une langue locale donnée, cela réduit les possibilités de produire et de diffuser sur Internet des contenus locaux (pédagogiques, administratifs ou touristiques). Les chances de partager la culture représentée par cette langue et de la rendre accessible en sont également diminuées. Plus grave encore, étant donné l’utilisation très répandue des TIC (téléphones portables, ordinateurs, matériel multimédia et audiovisuel, etc.), la langue imposée de facto aux utilisateurs finit par prendre le dessus et remplacer la langue locale dans les TIC et dans d’autres domaines. Dans la société de l’information, la langue, en plus d’être un moyen de communication, joue un rôle socioéconomique semblable à celui de l’argent dans la société industrielle. Alors que l’argent est utilisé pour acquérir des biens matériels, la langue sert à obtenir des connaissances et des biens immatériels.
Cette publication sera donc utile aux décideurs qui désirent mettre en œuvre une politique linguistique, aux développeurs qui travaillent dans le traitement des langues, aux chercheurs qui étudient les langues et les technologies de l’information, aux bailleurs de fonds qui financent des projets visant à soutenir les langues locales et aux utilisateurs de TIC qui souhaitent utiliser ces technologies dans leur langue maternell
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