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Laurier Turgeon

Notice biographique

Laurier Turgeon est professeur d’histoire et d’ethnologie, titulaire de la chaire de recherche du Canada en patrimoine, CELAT, Université Laval, Canada.

Dirige les collections

Intercultures

Cette collection réunit des études interdisciplinaires qui traitent des dynamiques interculturelles et des phénomènes de métissage passés et présents, d’ici et d’ailleurs. Elle accueille une large gamme de thèmes : les frontières culturelles, les médiations culturelles, la communication et la consommation interculturelle, les conflits interculturels et les transferts culturels.
Les travaux sur la mondialisation tendent à expliquer l’expansion des économies et des cultures occidentales depuis un lieu central, l’Europe, vers les autres parties du monde. Cette approche centriste présente généralement les différences culturelles comme un obstacle à l’idéal de l’universalisme qui veut que le monde devienne un seul et même lieu.
Les ouvrages de cette collection présentent le monde comme un lieu de contacts et d’échanges entre des groupes différents plutôt que comme un ensemble cohérent et unifié qui s’étend depuis un pôle central. Au lieu de définir les cultures comme des ensembles homogènes et fermés qui contribuent à construire des catégorisations ethnoculturelles, ils les étudient comme des entités ouvertes, interactives et mobiles dans le temps et dans l’espace. L’accent est mis sur le syncrétisme pour expliquer l’émergence de nouvelles formes culturelles.

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Patrimoine en mouvement

La collection « Patrimoine en mouvement » veut décentrer la notion de patrimoine en mettant l’accent sur le mouvement, les mutations et les mélanges.
Le patrimoine est, aujourd’hui encore, trop souvent exclusivement centré sur l’idée de pérennité, d’authenticité et d’identités originaires enracinées dans des lieux et des temps immuables. Généralement représenté comme moyen de transmission et de conservation pour lutter contre la dégradation ou la destruction, il est associé à ce qui disparaît plus qu’à ce qui apparaît. Et si l’on traite souvent de son désir de récupération et de restauration, son aspect créatif est rarement mis en exergue. Les biens à transmettre sont sélectionnés, un statut leur est accordé, mais on explique peu comment le patrimoine se construit, se transforme et s’actualise.
Or, loin d’être fixe et figé, le patrimoine est sans cesse fait, défait et refait au fil des déplacements, des contacts, des interactions et des échanges entre individus et groupes différents. Il est une continuelle réinterprétation du passé, une recréation anachronique des traces que les acteurs sociaux tentent souvent de stabiliser, voire d’« essentialiser ». Mais les différentes stratégies de cette « essentialisation » révèlent elles-mêmes des appropriations et des transformations. Les modes de transmission du patrimoine varient dans le temps et dans l’espace et entraînent des usages divers, voire concurrents, qui répondent à une société en perpétuel devenir. Le patrimoine est aussi mouvement, s’inscrivant autant dans les contextes régionaux que nationaux et internationaux, s’exprimant tant dans le matériel que dans l’immatériel et s’imposant, dans la société contemporaine, comme un enjeu à la fois économique, politique et social.

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