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Comment l’homme de la périphérie, longtemps coupé du monde occidental, peut-il devenir acteur du changement social ? Quelle est son expérience physique de l’ouverture des marchés ? Ce livre traite de réécriture biographique, d'adaptation, de choix identitaires, de pratiques capitalistes. Face à l’absence d'une nouvelle idéologie homogène, l'individu est livré à une quête de sens quasi initiatique, où la transition est marquée par des rites de passage et des distinctions de genre poussées à l’extrême. Acteur principal du discours de la réussite, l’homme entrepreneur recompose le monde: longueur des cheveux, épaisseur du cou et largeur des épaules deviennent des métaphores du corps social et situent chacun dans un réseau de sous-cultures locales qui s’approprient le modèle capitaliste. Mais c’est la femme qui devient le véritable agent du changement et la sanction ultime de la réussite masculine. Qu’il s’agisse du mannequin au corps californien ou de la mère d’une famille aisée qui envoie ses enfants étudier en Occident, la femme tire l’homme vers l’extérieur et l’avenir. L’urgence de consommer crée des mythes apparemment nouveaux qui s’appuient sur des institutions et des manières de faire tout à fait traditionnelles : la lutte sportive, le village, l’exploit nuptial, la famille… À travers les figures emblématiques de l’homme d’affaires, du « jaguar », du mannequin vedette, du dealer de la rue, etc., ce travail examine les rapports dynamiques entre local et global, individu et collectif, homme et femme, tradition et modernité. Le nouveau capitaliste bulgare se trouve au creux d’une panoplie de systèmes culturels hétérogènes. Héritier de manières de penser communistes, il s’inspire de modèles occidentaux tout en les insérant dans des pratiques traditionnelles. Cette illustration exprime un rapport au monde. Celui d’un gars de la rue qui veut devenir grand joueur, mais qui sait qu’il est désespérément en périphérie de ce monde. En essayant d’épater ce monde (qui traditionnellement prend une forme féminine) avec ce qu’il a, il s’épate lui-même. Il est à la fois acteur et spectateur de son propre spectacle, dans un rapport au monde corporel, ironique et faussement musclé.
Description
Comment l’homme de la périphérie, longtemps coupé du monde occidental, peut-il devenir acteur du changement social ? Quelle est son expérience physique de l’ouverture des marchés ? Ce livre traite de réécriture biographique, d'adaptation, de choix identitaires, de pratiques capitalistes. Face à l’absence d'une nouvelle idéologie homogène, l'individu est livré à une quête de sens quasi initiatique, où la transition est marquée par des rites de passage et des distinctions de genre poussées à l’extrême. Acteur principal du discours de la réussite, l’homme entrepreneur recompose le monde: longueur des cheveux, épaisseur du cou et largeur des épaules deviennent des métaphores du corps social et situent chacun dans un réseau de sous-cultures locales qui s’approprient le modèle capitaliste. Mais c’est la femme qui devient le véritable agent du changement et la sanction ultime de la réussite masculine. Qu’il s’agisse du mannequin au corps californien ou de la mère d’une famille aisée qui envoie ses enfants étudier en Occident, la femme tire l’homme vers l’extérieur et l’avenir. L’urgence de consommer crée des mythes apparemment nouveaux qui s’appuient sur des institutions et des manières de faire tout à fait traditionnelles : la lutte sportive, le village, l’exploit nuptial, la famille… À travers les figures emblématiques de l’homme d’affaires, du « jaguar », du mannequin vedette, du dealer de la rue, etc., ce travail examine les rapports dynamiques entre local et global, individu et collectif, homme et femme, tradition et modernité. Le nouveau capitaliste bulgare se trouve au creux d’une panoplie de systèmes culturels hétérogènes. Héritier de manières de penser communistes, il s’inspire de modèles occidentaux tout en les insérant dans des pratiques traditionnelles. Cette illustration exprime un rapport au monde. Celui d’un gars de la rue qui veut devenir grand joueur, mais qui sait qu’il est désespérément en périphérie de ce monde. En essayant d’épater ce monde (qui traditionnellement prend une forme féminine) avec ce qu’il a, il s’épate lui-même. Il est à la fois acteur et spectateur de son propre spectacle, dans un rapport au monde corporel, ironique et faussement musclé.