Mis en avant par l’Union Européenne, depuis le milieu des années quatre-vingt, et par l’Organisation internationale du travail qui, dix ans plus tard, en a fait l’un des piliers de son agenda du travail décent, le dialogue social est l’objet de controverses, qui se sont amplifiées au sortir de la plus grande crise économique (2007-2009) que le capitalisme occidental ait connue depuis les années trente. Considéré par les uns comme un progrès démocratique, associant d’une manière consensuelle les partenaires sociaux à la résolution de problème, le dialogue social est vu par les autres comme un dispositif porteur de concessions salariales, imposées par les entreprises et l’État, animés par les logiques de la compétitivité et de l’austérité, auxquelles les syndicats sont incités, voire contraints, d’adhérer. Non seulement les mots ont-ils changé, mais les choses aussi ne sont pas demeurées en reste. Dans le sillage de la libéralisation des marchés, de la financiarisation, de la montée du néolibéralisme et du déclin du syndicalisme, les stratégies des acteurs et les rapports sociaux ont profondément évolué, si bien que l’on peut parler de l’émergence d’un nouveau régime capitaliste et d’un nouveau régime de relations du travail.
Pour faire le point sur toutes ces évolutions qui ont marqué les systèmes de relations professionnelles au cours des dernières décennies, cet ouvrage réunit des spécialistes français, belges et québécois qui se penchent sur les relations du travail et sur le syndicalisme en Europe, dans les pays nordiques, en Allemagne, en France, aux États-Unis, au Québec et au Brésil.