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Les Cahiers du journalisme. Automne 2009, no 20: L’économie du journalisme

Discipline: Journalisme
Parution: 24 août 2009

Description

Coédition : École Supérieure de Journalisme de Lille et
Département d'information et de communication de l'Université Laval (Québec)

www.cahiersdujournalisme.ne
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Un vent nouveau.
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Après les années « déprime » et les bilans de la presse où-tout-va-mal-depuis-trente-ans, le journalisme respire-t-il enfin par le nez ? Pour sentir que, quelque part, le « blues » dans lequel il s’était progressivement enfermé – et un peu complu ? – n’est que le signe d’une simple fin de cycle. En réalité, la porte est maintenant ouverte à de nouveaux métiers passionnants dans le grand monde médiatique. Où les valeurs d’hier, et il faut y veiller, pourraient être préservées. Avec, au final, une profession qui sera sans doute plus autonome, plus créative et, socialement, encore plus utile.
Impératif d’autonomie, parce les pressions et les tentatives de contrôle de toutes parts seront forcément plus fortes qu’avant. Créativité obligée, car les recettes et le conformisme d’hier ne cadrent plus avec les attentes de la nouvelle génération, branchée sur une autre planète. Quant à l’utilité sociale, y a-t-il encore besoin de le démontrer ? Dans un monde où le volume et la vitesse de circulation des informations augmentent sans arrêt, les balises, les repères et le tri entre le bon grain et l’ivraie sont plus impérieux que jamais. Les journalistes – et sans doute sont-ils les seuls à pouvoir le faire – doivent tenir bon et tenter de donner du sens à un environnement à complexité exponentielle.
Témoin de ce vent nouveau, les jeunes qui sortent aujourd’hui de nos centres de formation. Sauf rares spécimens qui rêvent encore de poser leurs valises et de faire « une » carrière dans des entreprises de presse généralistes aujourd’hui exsangues et partout en déclin, la relève a bien compris la nouvelle donne. Nés avec Internet et la presse gratuite, les véritables motivations des jeunes professionnels de demain sont ailleurs. Parce qu’ils ont bien compris que les journalistes ont perdu pour toujours – et tant mieux – le monopole de l’information. Et qu’il faut désormais jongler sans états d’âme avec le multiplateforme, le multimédia et le multicarte. Avec une rigueur redoublée en matière de méthode et d’éthique, histoire de se démarquer des amateurs et des bricoleurs.
Une page se tourne et le métier, déjà, rebondit. Les pisse-vinaigre et autre cassandres se sont royalement trompés. Ils avaient annoncé la fin d’une profession. Ce n’était que la fin d’une époque. Le journalisme, de toute évidence, a encore de beaux jours devant lui...
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