Dans le contexte de mondialisation actuel, les rapports entre les cultures deviennent de plus en plus fréquents et revêtent toutes sortes de configurations : contacts, échanges, influences, frictions, voire conflits. Or, les littératures de langue française posent et résolvent quelques-unes des questions touchant à l'interculturel. Ceux qui utilisent le français - y compris ceux, nombreux, qui l'ont choisi - dans leur vie, leur travail ou leur écriture, dans le cas présent, savent combien leur imaginaire et leur langue se sont enrichis au contact d'une autre culture, qu'ils soient ou non francophones d'origine. Venant de quelques-uns des 49 pays ' ayant le français en partage ', des chercheurs et des écrivains se sont retrouvés pour quelques jours d'intenses mises en commun de leurs expériences dans la pratique de leur domaines respectifs. De la franco-américanie dans son sens le plus large à la Roumanie, en passant par l'Europe et les Antilles, les témoignages d'écrivains, dont le français n'est pas toujours la première langue, interpellent d'abord les universitaires, qui composaient la majorité des participants à ce colloque portant sur littérature et dialogue interculturel, mais aussi les lecteurs, tous genres confondus.
La confrontation entre théoriciens et praticiens de la littérature fut amusante, amicale, parfois surprenante, toujours riche de ces mille et une façons de tendre à l'Autre la main d'une écriture qui s'adresse à quelques 200 millions de lecteurs potentiels. On trouvera dans ces pages les réflexions des critiques, qui dissèquent savamment les oeuvres littéraires de demain, non pas réfléchies mais équilibrées - pourrait-on dire - par les témoignages de ceux qui font la littérature aujourd'hui. À l'intuition des uns répond la logique des autres : ainsi s'inscrit le dialogue littéraire dans le réseau infiniment complexe et varié de l'interculturel. Ne sommes-nous pas tous appelés à devenir des citoyens du monde ?