Engagements citoyens et politiques de jeunes. Bilans et expériences au Canada et en Europe
Parution: 12 mars 2012
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Nb. de pages:
362
La richesse des interventions qui composent ce recueil devrait aider à nuancer cette image librement répandue de jeunes désintéressés de la vie politique. De fait, des jeunes s’engagent… avec des motivations diverses, et souvent différentes de celles de leurs prédécesseurs. Ce recueil devrait aussi contribuer à rectifier l’impression largement véhiculée de l’indifférence des adultes portés à se dégager de leur responsabilité relative à la sensibilisation et à la socialisation des jeunes au fait politique. Leur implication doit être partiellement inspirée de la conviction partagée que « [l]es sociétés payent toujours chèrement leur désintérêt pour la jeunesse. » (Reynié, 2011 : 10)
En fin de compte, il faudrait raisonnablement reconnaître que l’apolitisme présumé des jeunes résulte en bonne partie de facteurs qui échappent à leur contrôle. Après tout, ils reçoivent une éducation porteuse de valeurs transmises par leurs parents et par l’école. Il peut être rassurant de souligner que ces valeurs sont celles de leur génération. L’honnêteté impose toutefois d’admettre que pareil trait générationnel, dans la mesure où il peut être avéré, vient aussi de quelque part ailleurs que de la société… commodément anonyme. Il est indéniable que nos sociétés sont axées sur la consommation, qui suppose justement des consommateurs avides de satisfaire leurs besoins, y compris ceux liés à des services publics. Au vu de ces tendances lourdes – et au-delà de manifestations émotives associées à diverses catastrophes, les valeurs de solidarité et de présence désintéressée aux autres ainsi que la préoccupation de bâtir le devenir collectif pourraient faire fonction de contrepoids opportuns.
En bout de ligne, la volonté d’investir dans l’articulation et le développement d’une culture citoyenne renouvelée devrait s’accompagner d’un engagement de la classe politique à démontrer un attachement profond aux démarches démocratiques, faute de quoi la vindicte du peuple juge risque de provoquer une mise en procès encore plus sévère à l’égard des politiciens et des institutions.
En fin de compte, il faudrait raisonnablement reconnaître que l’apolitisme présumé des jeunes résulte en bonne partie de facteurs qui échappent à leur contrôle. Après tout, ils reçoivent une éducation porteuse de valeurs transmises par leurs parents et par l’école. Il peut être rassurant de souligner que ces valeurs sont celles de leur génération. L’honnêteté impose toutefois d’admettre que pareil trait générationnel, dans la mesure où il peut être avéré, vient aussi de quelque part ailleurs que de la société… commodément anonyme. Il est indéniable que nos sociétés sont axées sur la consommation, qui suppose justement des consommateurs avides de satisfaire leurs besoins, y compris ceux liés à des services publics. Au vu de ces tendances lourdes – et au-delà de manifestations émotives associées à diverses catastrophes, les valeurs de solidarité et de présence désintéressée aux autres ainsi que la préoccupation de bâtir le devenir collectif pourraient faire fonction de contrepoids opportuns.
En bout de ligne, la volonté d’investir dans l’articulation et le développement d’une culture citoyenne renouvelée devrait s’accompagner d’un engagement de la classe politique à démontrer un attachement profond aux démarches démocratiques, faute de quoi la vindicte du peuple juge risque de provoquer une mise en procès encore plus sévère à l’égard des politiciens et des institutions.
Description
Le diagnostic du désintérêt et du désengagement politiques des jeunes est repris ad nauseam et il est maintenant largement accepté que la réalité de l’engagement se conçoit comme débordant les frontières du champ politique à strictement parler. Cet ouvrage propose plutôt d’explorer d’autres voies pour examiner le rapport des jeunes à la politique en partageant les représentations de cette réalité entre universitaires et praticiens-intervenants – ceux-ci étant pour une bonne part engagés dans des activités d’animation au sein d’organismes publics ou d’organisations militantes – et entre jeunes et moins jeunes. Ces « alliances » contribuent à rendre plus vivants les débats autour des modes de formation et d’éducation à la « chose politique ». Faut-il privilégier l’information ou les expériences de terrain pour sensibiliser les jeunes à l’importance de la politique ? Comment trouver le meilleur équilibre d’autonomie pour les jeunes et d’encadrement par des adultes pour optimaliser l’engagement de ceux-là ? Comment assurer que le soutien d’adultes à l’action de jeunes ne soit pas perverti en tentatives de récupération servant les intérêts des premiers ? Comment convaincre les jeunes de leur intérêt à s’engager ? Quand ils s’engagent, quel intérêt y trouvent-ils effectivement ? Même partielle, cette liste de questions laisse déjà apparaître la pertinence d’une collaboration étroite entre universitaires et intervenants dans l’évaluation des efforts investis pour réduire les écarts grandissants entre une citoyenneté définie idéalement et celle vécue par les jeunes générations.
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