Sise à la bordure septentrionale des îles de Montréal et de Laval, la région des Laurentides se compose de deux entités géographiques à la morphologie opposée, au sud la plaine, au nord les collines, soudées dans un destin commun par l'histoire. Des chasseurs-cueilleurs en foulaient le sol il y a au moins 9 000 ans. Le peuplement européen de la région s'amorce après 1720, au moment où le blé règne sur son sol. En 1840, les terres de la partie sud ne suffisent plus à nourrir une population excédentaire. L'appel du Nord, empruntant la voix des ténors de la colonisation, convie les paysans démunis à venir faire de la terre neuve à même les forêts. Le mouvement atteint son apogée sous la direction inspirée du célèbre curé Labelle, entre 1876 et 1886. L'arrivée du chemin de fer favorise l'éclosion de la Révolution industrielle qui se traduit à la fin du XIXe siècle par l'émergence d'un secteur manufacturier moderne autour des pôles de Saint-Jérôme et de Lachute, dans les Basses-Laurentides. L'exploitation du bois de sciage connaît son âge d'or dans les Hautes-Laurentides au moment où l'industrie touristique y prend son envol, aiguillonnée par la pratique du ski. Le XXe siècle montre une région des Laurentides en pleine expansion démographique. Aujourd'hui, ses 450 000 habitants la placent au quatrième rang des régions les plus peuplées de la province. L'étalement urbain de la Métropole a fait tache d'huile sur son territoire, transformant radicalement son aspect physique et renouvelant de fond en comble le tissu social de sa population.