Participation des travailleurs et réforme de l’entreprise
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Nb. de pages:
108
Description
En 1949, au moment de la grève de l’amiante, une vive polémique avait cours au Québec. À tel point que l’on décida de retarder la publication du texte qui était à l’origine de ce débat, La Participation des travailleurs à la vie de l’entreprise.
Résultat des journées d’études des aumôniers sociaux du printemps 1947, ce document suscita la division au sein de la Commission sacerdotale d’études sociales, instance mise sur pied pour conseiller les évêques sur les questions sociales et pour unifier l’action des aumôniers. L’aumônier patronal de l’Association professionnelle des industriels tenta d’en empêcher la parution et se lança dans une campagne contre cet écrit, l’associant au « socialisme ».
Cette étude fut fortement inspirée par la publication de deux jésuites à la tête de l’Action populaire de Paris, les pères Desbuquois et Bigo, Les Réformes de l’entreprise et la pensée chrétienne. Celle-ci traduisait la nouvelle orientation de l’œuvre française désireuse de se joindre aux forces de la Libération. Au Québec, elle allait vite devenir la « bible » des aumôniers sociaux qui s’en inspirèrent, en 1947, lors de leurs journées d’études. La Participation des travailleurs à la vie de l’entreprise est le résultat de ces discussions. Après plusieurs mois de débats sur ce document, la Commission obtint, au début de 1949, l’autorisation de le publier. Mais, durant la grève d’Asbestos, l’opposition d’Émile Bouvier et l’ardente campagne de Lewis Brown, président de la Johns-Manville, en retardèrent la parution jusqu’en septembre. Sa vie mouvementée ne cessa point pour autant, car quelques mois plus tard, un jésuite conservateur tentera d’obtenir sa condamnation à Rome.