Entre la fin du dix-huitième siècle et les années 1830, le nombre de prêtres n’a jamais suffi à combler la demande. Les curés de campagne ont généralement vécu des carrières épuisantes mais lucratives. Puisque la moitié d’entre eux sont morts avant d’avoir atteint la soixantaine, qu’ont fait de leurs surplus ceux dont la carrière n’a pas été interrompue par une mort précoce? Ce livre retrace les éléments du revenu curial, le niveau de vie enviable du grand nombre, la simplicité volontaire d’une minorité. L’ouvrage illustre diverses stratégies d’épargne et d’investissement, notamment la pratique du prêt ou l’acquisition de biens fonciers. En matière de dons entre vifs ou de pratiques successorales, l’analyse montre à quels déchirements sont confrontés les prêtres d’origine modeste, sollicités par les proches et davantage interpellés que les chrétiens ordinaires au grand commandement d’amour du prochain. Les fils de riches ont parfois encaissé des avoirs patrimoniaux importants. Parvenaient-ils facilement à distinguer revenu gagné et cette part de richesse reçue de leurs ascendants. Leur rapport à l’argent était-il différent de celui qu’on observe chez les sujets que la profession a lancés sur la voie de l’ascension sociale? L’essai tente de répondre à ces délicates questions.