Religion et socialisme dans l’Utopie de Thomas More et dans les écrits du premier Tillich
Parution: 14 août 2002
- Collection:
-
Nb. de pages:
282
Épuisé
Ouvrage non disponible
Description
Dénonciation passionnée du capitalisme naissant, L'Utopie de Thomas More est aussi une critique radicale du communisme d'État, qui n'y subsiste que par la répression au-dedans et le cynisme au dehors. More fait commettre à ses Utopiens la faute même qu'Aristote reproche au Platon de La République : confondre État et famille. La religion qu'il leur donne, si noble soit-elle dans sa proximité chronologique au christianisme, ne sait pas encore très bien sévir avec douceur et aimer jusqu'aux ennemis. Mais créditons More de tout ce que " socialisme " connote de sage militantisme. Les réformes qu'il propose en faveur de la masse pauvre gardent leur actualité : priorité de l'éducation et de la création d'emplois, travaux communautaires en punition du crime, lois contre le monopole... La menace qu'il y brandit de l'inquiétante alternative : le communisme, remède pire que le mal, leur gagne un surcroît d'urgence.
Dénonciation passionnée d'un capitalisme adulte, le socialisme de Tillich est également la critique radicale d'un socialisme areligieux. Sa théologie de la culture, vigilante à discerner en toute production de l'esprit le fonds religieux latent, même sous des formes antireligieuses, repère chez Marx des valeurs qu'il intègre à son socialisme religieux. Mais si Marx lui apprend que le prolétariat est le nouveau nom de la pauvreté, Tillich confère néanmoins un but religieux à la lutte des classes où le prolétaire est engagé malgré lui : rendre celui-ci conscient d'être le " combattant du royaume de Dieu " voudra dire le former à une action anticapitaliste dont les moyens découlent de cette nouvelle fin. Le talion, la rancœur et l'endoctrinement marxiens cèdent donc la place aux droits de l'homme, à l'esprit démocratique et au respect de l'autorité reconnue. Ni stratège, ni tacticien, Tillich, le théologien, s'en tient à motiver en profondeur la phronênis que More, l'homme politique, exerce en plénitude.
Dénonciation passionnée d'un capitalisme adulte, le socialisme de Tillich est également la critique radicale d'un socialisme areligieux. Sa théologie de la culture, vigilante à discerner en toute production de l'esprit le fonds religieux latent, même sous des formes antireligieuses, repère chez Marx des valeurs qu'il intègre à son socialisme religieux. Mais si Marx lui apprend que le prolétariat est le nouveau nom de la pauvreté, Tillich confère néanmoins un but religieux à la lutte des classes où le prolétaire est engagé malgré lui : rendre celui-ci conscient d'être le " combattant du royaume de Dieu " voudra dire le former à une action anticapitaliste dont les moyens découlent de cette nouvelle fin. Le talion, la rancœur et l'endoctrinement marxiens cèdent donc la place aux droits de l'homme, à l'esprit démocratique et au respect de l'autorité reconnue. Ni stratège, ni tacticien, Tillich, le théologien, s'en tient à motiver en profondeur la phronênis que More, l'homme politique, exerce en plénitude.
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