Dans cet ouvrage, le lecteur trouvera des outils théoriques – ainsi que des analyses de cas permettant de saisir leurs applications – qui lui permettront de mieux comprendre comment se construisent les discours des témoignaires (tiers et témoins seconds). Les auteurs qui ont contribué à cet ouvrage appartiennent à des disciplines diverses et se penchent sur les génocides qui ont marqué le xxe siècle de traces indélébiles. Ils livrent le résultat de leurs recherches sur les manifestations discursives du témoignaire, sur leurs propriétés et les modalités qui les caractérisent. Les textes font non seulement émerger les figures du témoignaire, mais également ses rapports à la vérité, les responsabilités que le témoignaire assume en livrant son témoignage, en le rendant public. Chacun optant pour un cadre d'énonciation particulier (presse, roman, récit de vie, film, documentaire, etc.), selon la place qui sera la sienne, il sera contraint de se soumettre aux normes du genre. Les textes entendent réfléchir sur cela même qui caractérise ces manifestations discursives et qui peut faciliter ou entraver la démarche énonciative dans les visées qu'elle voudrait se fixer ou s'était fixées, que celles-ci entendent restituer les faits, les déformer, en privilégier quelques-uns au détriment d'autres, voire tout bonnement les nier, parfois simplement en les ignorant. Enfin, nous nous penchons aussi sur la réception des témoignages et les empreintes qu'ils peuvent laisser dans le senti et la mémoire des destinataires. Ce ne sont que de modestes pistes de réflexion que nous proposons au lecteur, pistes qui ne se veulent en aucun cas exclusives et limitatives. Elles devraient pourtant nourrir la curiosité du lecteur et lui permettre un regard autre sur la passation de la mémoire et sur le rôle des passeurs de mémoire.