Cet ouvrage étudie les multiples facettes de la relation entre Jules Verne et la culture médiatique, en amont et en aval de l’œuvre, « avant » et « après » Jules Verne, des années 1860 à nos jours. Puisque, tel Phileas Fogg, le héros du Tour du monde en quatre-vingts jours et grand lecteur de journaux, Jules Verne, est un homme en prise directe sur le discours social, tout ce qui s’écrit, se pense et se représente dans la presse et la littérature contemporaine pénètre ses notes de lecture et la composition de ses romans, de sorte que son œuvre constitue un point d’observation idéal pour cartographier certaines topiques de l’imaginaire social. En outre, on peut à juste titre voir en Verne un mythographe, c’est-à-dire un créateur de mythologies modernes qui ont trouvé à s’incarner dans la culture médiatique de son temps et dans ses déclinaisons ultérieures, de la Troisième République aux projections rétrofuturistes de l’esthétique steampunk. Un certain nombre de personnages, de thèmes, de situations et de stéréotypes géographiques participant de l’imaginaire social prennent leur origine, ou du moins trouvent leur exposition déterminante, dans son œuvre, qui serait ainsi connue de tous – même de ceux qui n’ont jamais ouvert un roman de Jules Verne.