Isaac Asimov (1920-1992), écrivain américain qui a marqué la science-fiction, est mort depuis vingt ans. Pourtant l’intérêt pour son œuvre est toujours présent, comme en témoignent les activités qui signaleront le vingtième anniversaire de son décès. La science-fiction possède un pouvoir particulier, celui de nous projeter dans le temps et, par l’imaginaire, de tracer le développement technologique ainsi que les réactions humaines à son égard. Avec le temps, la science-fiction peut paraître très déphasée ou, au contraire, être demeurée pertinente pour penser une autre époque. L’œuvre d’Asimov met en scène, à travers diverses nouvelles et plusieurs romans, des robots dont certains ne sont que des machines complexes, alors que d’autres sont des humanoïdes. Ces robots qui interagissent avec les humains sur la Terre ainsi que dans les colonies permettent à Asimov de soulever divers enjeux éthiques, économiques, environnementaux, légaux et sociaux connus sous l’acronyme E3LS. Que peut-on tirer d’une lecture d’Asimov aujourd’hui ? Comment cet auteur pensait-il ces enjeux ? Comment en évaluait-il les risques et les répercussions ? De plus, en imaginant une morale des robots pour les rendre plus acceptables socialement, comment voyait-il les enjeux du vivre ensemble ? Enfin, on peut se demander aujourd’hui, alors que le développement de la robotique et des implants avance à grands pas, si les robots d’Asimov sont ou seront un jour réalisables. Voilà les questions qui amènent deux philosophes et deux physiciens à se rencontrer pour penser l’acceptabilité des robots dans l’œuvre de science-fiction d’Asimov.