De la banquise au congélateur. Mondialisation et culture au Nunavik
- Collection:
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Nb. de pages:
222
Description
Le premier avril 1999, le Canada signait avec les Inuit du Nunavut une entente historique qui donnait enfin à un peuple autochtone du Canada la possibilité de s’autogouverner. Quelques mois plus tard, le gouvernement du Québec signait avec les Inuit du Nunavik un accord mettant en branle un processus de consultation et de négociation qui permettra aux Inuit de la partie arctique du Québec d’obtenir, à leur tour, un gouvernement autonome au sein du Québec et du Canada.
Dans cet ouvrage l’auteur analyse le processus d’émancipation politique, économique et social dans lequel les Inuit du Nunavik se sont engagés depuis les années soixante. Il soutient que les Inuit ont réussi à s'émanciper de la dépendance dans laquelle le colonialisme les avait plongés en définissant une modernité qui leur est propre et qui permet à un certain nombre d’institutions traditionnelles de se maintenir en se combinant avec les institutions modernes afin de continuer à jouer un rôle dans la fabrique sociale. Ainsi, l'auteur suggère que les Inuit ont réussi à maintenir la chasse parce qu’ils ont su l'adapter aux contraintes économiques. Ils ont accepté de moderniser la chasse, non pour en faire une activité commerciale réglée par les lois du marché, mais au contraire pour permettre au gibier de continuer à être partagé au sein des communautés. Aujourd’hui, le symbole et l'agent de cette distribution collectiviste des produits de la chasse est le « congélateur communautaire » que l'on trouve dans chaque village du Nunavik.
Cette hybridation entre modernité et tradition est en train de s’institutionnaliser pour donner naissance à une société parfaitement originale dans sa construction de la modernité.