Eugnoste. Lettre sur le dieu transcendant (NH III,3 & V,1). Introduction, édition et traduction (BCNH "Textes" no 26)
Parution: 21 décembre 2001
- Collection:
-
Nb. de pages:
144
Description
Pour annoncer l'existence d'un Dieu transcendant, un Dieu qui est resté inconnu de tous, même des sages de ce monde et, donc, qui n'est pas le créateur du monde, Eugnoste adopte le genre rhétorique du panégyrique. Utilisant un langage qui est à la fois philosophique et hymnique, il révèle le Dieu transcendant qui règne sur le Tout, c'est-à-dire l'univers spirituel. Il existe une grande cohérence dans l'organisation du traité qui va depuis ce qui est caché jusqu'à ce qui est manifesté, et dans lequel le principe central, récurrent parmi les gnostiques, est la nécessité de découvrir l'invisible dans le visible, ce qui est possible seulement à travers une révélation. Autrement dit, seule la fin de la révélation dévoile l'identité de ce Dieu inconnu et son monde spirituel, parce qu'il s'est révélé ici-bas.
Le thème principal d'Eugnoste est la génération, dans le sens d'un accouchement spirituel, avec ses conséquences impliquant l'octroi d'une forme et d'un nom. Tandis que le Premier Principe est sans forme ou sans nom, il se révèle en se séparant de sa propre forme (ou le Nom Divin qui a une forme spécifique) pour donner leur forme et leur nom à chacun des spirituels. Cette forme est l'Homme Primordial, dont la manifestation ultime est le Sauveur. La doctrine du Fils peut être trouvée ici, ainsi que celle des formes et des noms des éons. La révélation tout entière peut être résumée par l'expression de Clément d'Alexandrie dans ses Extraits de Théodote (26,1) qui dit que la partie invisible de Jésus est le Nom et la partie visible, l'Église. L'Église visible, qui est tombée dans le chaos, révèle le Nom invisible qui donne la forme et l'illumination.
Eugnoste est également caractérisé par l'importance qu'il accorde au mythe de l'Homme primordial en tant que distinct de l'homme terrestre et en tant que manifestation du Dieu suprême. Cependant, ce mythe est étroitement lié à la doctrine philosophique de l'auto-génération du second principe divin, une croyance largement répandue dans l'Empire romain durant le Ier siècle. Puisque la notion et le vocabulaire d'auto-génération apparaissent très fréquemment chez les gnostiques, il est à espérer que le texte d'Eugnoste, dans lequel le vocabulaire philosophique est étonnamment précis, permettra une clarification de cette même notion dans d'autres textes. Selon Anne Pasquier, la notion d'auto-causalité est une des idées philosophiques que les gnostiques ont empruntées pour expliquer la doctrine du Sauveur sauvé. L'analyse d'Eugnoste touche ainsi à une question hautement débattue depuis l'école allemande d'histoire des religions quant aux relations entre le christianisme et le gnosticisme, particulièrement en ce qui concerne le mythe de l'Homme céleste ou du Sauveur sauvé.
Eugnoste pourrait avoir été écrit à Alexandrie, puisqu'il présente de fortes ressemblances avec un type de judaïsme influencé par le platonisme de Philon d'Alexandrie et propose un enseignement chrétien bien adapté à un tel environnement. Les textes principaux sur lesquels il s'appuie proviennent des Écritures juives. Les doctrines moyen-platoniciennes du texte, aussi bien que ses parallèles avec la littérature patristique indiquent comme date vraisemblable de rédaction le IIe siècle E.C.
Le thème principal d'Eugnoste est la génération, dans le sens d'un accouchement spirituel, avec ses conséquences impliquant l'octroi d'une forme et d'un nom. Tandis que le Premier Principe est sans forme ou sans nom, il se révèle en se séparant de sa propre forme (ou le Nom Divin qui a une forme spécifique) pour donner leur forme et leur nom à chacun des spirituels. Cette forme est l'Homme Primordial, dont la manifestation ultime est le Sauveur. La doctrine du Fils peut être trouvée ici, ainsi que celle des formes et des noms des éons. La révélation tout entière peut être résumée par l'expression de Clément d'Alexandrie dans ses Extraits de Théodote (26,1) qui dit que la partie invisible de Jésus est le Nom et la partie visible, l'Église. L'Église visible, qui est tombée dans le chaos, révèle le Nom invisible qui donne la forme et l'illumination.
Eugnoste est également caractérisé par l'importance qu'il accorde au mythe de l'Homme primordial en tant que distinct de l'homme terrestre et en tant que manifestation du Dieu suprême. Cependant, ce mythe est étroitement lié à la doctrine philosophique de l'auto-génération du second principe divin, une croyance largement répandue dans l'Empire romain durant le Ier siècle. Puisque la notion et le vocabulaire d'auto-génération apparaissent très fréquemment chez les gnostiques, il est à espérer que le texte d'Eugnoste, dans lequel le vocabulaire philosophique est étonnamment précis, permettra une clarification de cette même notion dans d'autres textes. Selon Anne Pasquier, la notion d'auto-causalité est une des idées philosophiques que les gnostiques ont empruntées pour expliquer la doctrine du Sauveur sauvé. L'analyse d'Eugnoste touche ainsi à une question hautement débattue depuis l'école allemande d'histoire des religions quant aux relations entre le christianisme et le gnosticisme, particulièrement en ce qui concerne le mythe de l'Homme céleste ou du Sauveur sauvé.
Eugnoste pourrait avoir été écrit à Alexandrie, puisqu'il présente de fortes ressemblances avec un type de judaïsme influencé par le platonisme de Philon d'Alexandrie et propose un enseignement chrétien bien adapté à un tel environnement. Les textes principaux sur lesquels il s'appuie proviennent des Écritures juives. Les doctrines moyen-platoniciennes du texte, aussi bien que ses parallèles avec la littérature patristique indiquent comme date vraisemblable de rédaction le IIe siècle E.C.
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