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L’interprétation de la Gnose (NH XI, 1) (BCNH "Textes" no 34)

Parution: 01 novembre 2010

Description

On s’est plu à imaginer les auteurs gnostiques comme des solitaires misanthropes et leurs œuvres, comme le résultat d’un prurit d’écrire causé par leur haine du monde et des hommes. L’Interprétation de la gnose révèle un auteur soucieux de la vie d’une communauté aux prises avec des divisions nées, du moins à ses yeux, de la jalousie. Dans le but de remédier à cette situation, il cherche à persuader son destinataire de la nécessité de supporter les épreuves comme le Christ crucifié l’a fait. Il lui propose comme modèle à imiter la patience de celui-ci devant le mépris et les moqueries dont il a été l’objet, lui explique que les divisions dans la communauté sont l’œuvre des archontes mauvais. Il reprend l’image paulienne de l’Église corps du Christ et la tradition gréco-romaine des discours de réconciliation, utilisant cette image pour exhorter son destinataire, peut-être une femme si l’on en juge par l’emploi d’exemples mettant en scène des figures féminines dans la première partie de l’œuvre, à se satisfaire de la place qui est la sienne dans la communauté.
L’Interprétation de la gnose, le commentaire le montre, est vraisemblablement le produit d’un milieu valentinien ou influencé par le valentinisme. Son caractère gnostique, dont le titre à lui seul ne constitue pas une preuve, est donc indéniable. Cet écrit est à ranger, à côté d’autres textes gnostiques, parmi les écrits de circonstances : l’Hypostase des archontes, dont l’auteur, qui y reprend un matériau gnostique traditionnel, s’évertue à rassurer son destinataire – peut-être une femme ici aussi, représentée dans le texte par Noréa –, en lui démontrant que les archontes ne peuvent rien contre lui ; l’Évangile de Judas et le Témoignage véritable qui, s’inscrivant dans une longue tradition biblique et extra-biblique du refus des sacrifices sanglants, prennent position contre une théologie sacrificielle exaltant le martyre et proposent plutôt à leurs destinataires une légitimation théologique de son refus.
Le présent volume est le fruit de la collaboration de Wolf-Peter Funk, attaché de recherche à l’Université Laval, qui signe l’édition critique du texte copte et les index, de Louis Painchaud, professeur à la Faculté de théologie et de sciences religieuses de l’Université Laval, pour l’introduction et la traduction française du texte copte, et d’Einar Thomassen, de l’Université de Bergen, qui signe le commentaire et un chapitre de l’introduction. Tous trois sont membres de l’Institut d’études anciennes de l’Université Laval et de son Groupe de recherche sur le christianisme et l’Antiquité tardive.
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