Découvert dans un manuscrit copte du IVe siècle de notre ère, le texte intitulé Eugnoste est sans doute plus ancien. Il se caractérise par l’importance accordée au mythe de l’Homme primordial qui est la forme manifestée du Dieu suprême. Il touche la question, chaudement débattue depuis l’École d’Histoire des Religions en Allemagne, des liens entre christianisme et gnosticisme, à propos du mythe de l’Homme céleste ou du Rédempteur-racheté. Le milieu de production pourrait être Alexandrie. Proche d’un judaïsme platonisant, tel qu’on le trouve chez Philon d’Alexandrie, il enseigne un christianisme susceptible de plaire et d’attirer ce genre de milieu. Les doctrines philosophiques, issues du Moyen Platonisme, de même que les parallèles dans la littérature patristique nous incitent à le dater de la première moitié du second siècle de notre ère.
Comme Eugnoste a fait l’objet de plusieurs réécritures, sont analysées dans ce volume la version du codex III de Nag Hammadi (NH III, 3) ainsi que celle du codex V (NH V, 1). Un chapitre est également consacré à la doctrine baptismale qui se trouve dans une autre réécriture, celle de la Sagesse de Jésus-Christ (BG, 3; NH III, 4).