Devant la menace de la dilution de l’herméneutique dans la réflexion philosophique, nous avons cherché, dans ce recueil, à identifier, d’une part, ce qui fait sa spécificité et, d’autre part, en quoi l’herméneutique nous donne aujourd’hui encore matière à penser. Les domaines de la pratique et du langage se révèlent, à cet égard, particulièrement féconds. En effet, en tant que pratique philosophique, l’herméneutique se présente tout d’abord comme manière particulière de philosopher et plus généralement de se comprendre. Ce faisant, se pose cependant la question de sa portée éthique : l’herméneutique se fait-elle également philosophie pratique ? Par ailleurs, comme travail de l’interprétation et de la compréhension, l’herméneutique entretient, depuis ses débuts, un lien fondamental avec le langage. Ce fonds langagier constitue un élément privilégié à interroger dès lors que la spécificité de l’herméneutique est en jeu.
Bien que les pensées de Paul Ricœur et Hans-Georg Gadamer soient au cœur de ce recueil, place est également faite à d’autres penseurs de l’herméneutique, entre autres Friedrich Schleiermacher, Martin Heidegger et Michel Foucault.