Le rehaussement culturel des programmes d’études constitue l’un des axes prioritaires de la réforme de l’éducation entreprise par le gouvernement du Québec dans les années 1990. À cet effet, dans son énoncé de politique éducative, le gouvernement prescrit qu’une place plus grande soit accordée aux matières « plus naturellement porteuses de culture », dont le français, langue première, et qu’une approche culturelle préside à l’enseignement de toutes les matières. Or, les documents officiels accompagnant cette prescription accordent des significations plurielles à la culture et à l’approche qui en découle. En outre, les auteurs ayant pensé la culture et la langue en lien avec l’éducation proposent des conceptions non seulement nombreuses, mais également conflictuelles de la culture et de la langue. Par conséquent, que peut signifier l’approche culturelle dans l’enseignement du français, langue première, au secondaire? Répondre à cette question s’avère essentiel afin d’éclairer la pratique d’enseignants soucieux d’intégrer la culture dans leur classe. Pour ce faire, nous avons circonscrit différents discours tenus sur la langue, la culture et l’éducation et les avons examinés sous l’angle de leurs fondements, de leurs finalités et des rôles qu’ils accordent à l’élève, à l’enseignant et au savoir dans le cadre d’une approche culturelle de l’enseignement. De la sorte, il nous est possible de proposer des pistes pour donner sens à cette dernière dans l’enseignement du français, langue première, au secondaire et pour penser la relation fondamentale entre la langue et la culture sur le terrain de l’école.