Le 21 novembre 1877 à Québec, William Russell, pilote de navire irlandais, prend pour femme une veuve québécoise, Julie Morin. En 1880, quatre mois avant qu’il meure, Julie subit un procès pour bigamie, car la nièce de Russell a découvert que le premier mari de cette femme qui a épousé son oncle est vivant. Le jury acquitte la bigame, mais, sitôt le pilote décédé, la nièce conteste le dernier testament de son oncle, car il lègue presque tout à sa « femme bien-aimée ». Un premier procès a lieu à la Cour supérieure; suit l’appel à la Cour du banc de la reine avant que la cause se rende à la Cour suprême. Les juges trancheront-ils en faveur de la nièce ou de l’épouse?
La saga judiciaire de Julie Morin Russell ouvre une fenêtre non seulement sur une histoire de famille, mais surtout sur l’institution matrimoniale au Québec à la fin du XIXe siècle. Elle offre une occasion de réfléchir sur l’administration de la justice dans une province qui détient son propre code civil.